Non. Le domaine n'est pas à vendre. Depuis quelques semaines, la rumeur était telle que Pierre Guillaud, le directeur du domaine de Chalès, a été jusqu'à entendre que les 450 ha, propriétés de l'Œuvre des orphelins des douanes depuis 1948, avaient été acquis par Pierre et Vacances. Rien de tel, assure le responsable des lieux, tout en reconnaissant qu'une cession a par contre été envisagée s'agissant des 280 ha de territoire de chasse, situés de l'autre côté de la D 93.

« Il y a de moins en moins de chasses. Si on analyse posément les choses, ce n'est pas quelque chose de rentable », détaille le directeur, récemment arrivé à Nouan-le-Fuzelier. De 8 à 10 groupes de chasseurs annuels il y a quelques années, le domaine de Chalès n'en accueillerait aujourd'hui plus que 3 ou 4 par an. En tout cas, vente ou pas, ce sera aux administrateurs de trancher, probablement au mois de janvier ou février, précise Pierre Guillaud.
Un moyen de faire rentrer un peu d'argent dans les caisses de l'Œuvre des orphelins des douanes (*) ? «L'État n'a pas annoncé de baisse de la subvention », assure Pierre Guillaud, des motifs qui pourraient pousser l'organisme à se séparer d'une partie de ses terres. Et ce dernier de préciser que les 3 ou 4 personnes en charge de l'entretien du domaine peuvent très bien s'occuper des hectares dédiés à la chasse sans engendrer de frais supplémentaires importants.

L'internat fermé depuis juin

Ce n'est pas la seule actualité récente du domaine de Chalès. Il y a quelques mois, en juin précisément, le domaine solognot a en effet définitivement fermé les portes de son internat. « Il n'y avait plus que 8 enfants, sur une structure qui était prévue pour fonctionner avec une moyenne de 28 enfants par an, explique la direction. Conserver cet internat n'avait plus de sens ».
Créée il y a un siècle dans le but de prendre en charge les orphelins de la Grande Guerre, l'Œuvre vit aujourd'hui dans un tout autre contexte. « Il n'y a plus de guerres et de moins en moins d'orphelins ». De même que les demandes de places en internat sur Nouan-le-Fuzelier ne subsistaient qu'à un état embryonnaire.
Son avenir, la structure le voit davantage dans les colonies de vacances et autres classes vertes plus ponctuelles. Un secteur qui est déjà « en plein développement », précise Pierre Guillaud, avançant le chiffre de500 enfants accueillis entre les mois de juillet et août cet été sur le domaine de Chalès. A cet accueil estival vient s'ajouter l'organisation d'événements privés, séminaires d'entreprises, showrooms et autres assemblées générales, qui représentent aujourd'hui la moitié de l'activité du château de Nouan-le-Fuzelier.

(*) L'œuvre avait lancé une pétition pour sauver la subvention de l'État en 2011 ; son montant était alors de 5,6 millions d'euros.